Le vestimentaire
Au Moyen-âge, les tissus étaient, contrairement à ce que l'on a souvent tendance à penser, d'une très grande variété tant au point de vue de la qualité que des couleurs ou des motifs. Les belles soieries et les magnifiques matières rapportées des Croisades telles des trésors, pouvaient faire tourner la tête des Nobles Dames mais surtout des Seigneurs de l'époque. Les matières les plus souvent utilisées sont la laine et le lin, le chanvre, la futaine mais aussi la soie, le velours de soie, le damassé, le taffetas et le brocart. Les tissus de lin et de soie pouvaient être d'une finesse et d'une transparence à faire pâlir nos fabricants actuels. Mais les reflets dorés que l'on observe sur les peintures des primitifs Flamands sont des tissus de fils d'or mélangés aux plus belles soies qui ne sont malheureusement plus fabriqués aujourd'hui que par de rares ateliers réputés et hors de prix.
La laine appelée "drap" était tissée de plusieurs façons. La laine bouillie était portée plus particulièrement au XVème car très près du corps. Les chausses en laine bouillies ont inspirés les cinéastes des années 50 puisque le port de collants par les acteurs de films historiques rappelait de manière presque parfaite les tenues médiévales des enluminures ou peintures du XVème siècle. Viollet le Duc fut un chercheur et un architecte du début du siècle dernier qui a fait connaître les matières premières des tenues vestimentaires représentées sur les gisants.
Le lin - plus cher que la laine au Moyen-âge - était souvent utilisé pour la fabrication de sous-vêtements et aussi en doublure vestimentaire car il a la faculté de garder au frais l'été. Il existait également des tenues estivales en lin.
La laine était présente dans tous les vêtements d'usage courant. Les robes et sous robes, les chausses, les doublets, les gilets mais aussi les aumuses, les mantels et les bonnets étaient confectionnés en laine. La noblesse, les ecclésiastiques et la bourgeoisie se réservaient les tissus de grande qualité et de prix inaccessibles à la classe moyenne ou aux paysans. Néanmoins, on relate que dans la deuxième partie du XVème siècle, les paysans et artisans prennent conscience de la beauté de ces tissus de luxe et commencent à se vêtir comme les nobles. C'est pour cette raison qu'un décret sera instauré en Angleterre après 1455 afin de donner aux riches l'autorisation de couper le bout des poulaines des petites gens dont les pointes faisaient montre d'une richesse peu certaine. Les poulaines très longues et pointues n'étaient réservées qu'aux riches bourgeois. Quand au fait de revêtir les beaux habits pour la messe du dimanche que nos arrières-grands-parents, voire nos grands-parents avaient l'habitude de nous inculquer, cela vient du fait même de cette classe moyenne moyenâgeuse qui avait pris le goût du luxe vestimentaire de la bourgeoisie.